Rapport d'étonnement - Jour 6 #HRC32

Et c’est reparti pour un tour ! Une nouvelle semaine commence et c’est avec un regard toujours aussi curieux mais plus avisé que nous l’envisageons.

La rapporteure spéciale sur la violence contre les femmes, Mme Dubravska Simorovic, a tenu à saluer la mémoire de Jo Cox ce matin, avant d'entamer son discours. La discussion était dans la continuation de la journée de vendredi.

Le troisième item abordé concernait les personnes déportées au sein de leur propre pays. Il fut suivi d'une discussion sur les exécutions primaires.

M. Challa Beyani, le rapport spécial sur les déplacés, nous a fait part de son expérience. Ils sont plus de 40,8 millions cette année a avoir été forcés de fuir une zone de conflit pour trouver refuge dans une autre partie de leur pays et ce, dans le monde entier. Mais face à ce chiffre conséquent, peu de mesures sont prises par les gouvernements. M. Challa a donc appelé à des solutions sur le long terme. Les gouvernements doivent réaffirmer leur engagement et porter plus d'attention à ces personnes déplacées. Si l'attention est davantage portée sur les migrants, il ne faut pas oublier que ces déplacés sont des réfugiés en puissance: la fuite au sein du pays constitue en effet la première étape avant le franchissement d'une frontière...

Quant à la question des exécutions sommaires, elles sont de plus en plus nombreuses et inquiète la communauté internationale. Cette barbarie semble renforcée par l'essor de groupes terroristes comme DAESH, ou la montée de conflits intérieurs dans des zones sous tensions comme le Moyen-Orient.

Trois Side Events ont aujourd’hui retenu notre attention. Grande absente de l’agenda des Nations Unies, la question du droit à l’autodétermination des peuples a fait l’objet du premier panel. La mise en œuvre de ce droit, reconnu à l’échelle internationale, est loin d’être aisée. Il faut d'abord et avant tout reconnaître l'existence d'un peuple ayant une identité commune. Ce qui n'est pas une mince affaire. Cela suppose en effet que ce peuple se revendique comme tel mais aussi qu’il soit perçu comme tel par la communauté internationale. Or, selon quels critères décide-t-on qu’un peuple forme une communauté suffisamment indépendante pour pouvoir se détacher du pays auquel il est appartient? Ensuite, il s’agit de déterminer quel est rôle que doit jouer la communauté internationale. Doit-elle soutenir un tel mouvement, dont la composante est bien souvent politique ? Les textes internationaux protègent ce droit sans pour autant en poser les contours. Même s'il est délicat à mettre en place, un encadrement légal s’impose.

Le second Side Event, particulièrement éprouvant, évoquait les actes de torture perpétrés par des tortionnaires syriens dans des camps de détention. Certaines méthodes, particulièrement écoeurantes, sont dignes du régime nazi. Aujourd'hui, 10 personnes meurent chaque jour en Syrie sous la torture.

Le dernier panel s'est tenu dans une veine plus joyeuse et optimiste: il portait sur l'engagement des jeunes dans la société civile et sur leur rôle dans des thématiques essentielles comme le développement durable. Pour cette occasion, plusieurs jeunes sont intervenus et nous ont fait part de leur expérience. Leur discours a su faire écho à notre propre motivation d'engagement, tout en la renforçant davantage. Leurs interventions sont parvenues à lever toute appréhension (celle, par exemple si commune, de la légitimité dans l'engagement chez les jeunes). Mais peu importe que l’on ne se sente ni les moyens ni la capacité d’agir tant que l’on en a l’envie. Car, comme l’a très justement souligné la modératrice du panel : « si ce n’est pas toi, qui agira ? Et si ce n’est pas maintenant, quand agira t-on? ».

STAY TUNED

Julie et Abdellah