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Le journal des stagiaires de l'Institut international pour la Paix, la Justice et les Droits de l'Homme...

Rapport d'étonnement - Jour 10 #HRC32

27 Juin 2016, 11:34am

Publié par Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l'Homme

Dessin de Barrigue, extrait de "dessine-moi un droit de l'homme", les éditions de l'EIP, 1984

Dessin de Barrigue, extrait de "dessine-moi un droit de l'homme", les éditions de l'EIP, 1984

Ce matin, et tout au long de la journée, la salle XX s'est livrée à une nouvelle revue des résolutions que s'engagent à tenir différents Etats, huit au programme. C'est ainsi que j'ai fait la découverte des Palaos, petites îles de 20 000 habitants isolées au large du Pacifique. Au Conseil, personne n'est épargné.

C'est un véritable rituel. La parole est accordée, pour sept minutes, au représentant de l'Etat en question qui fait état de l'ensemble des recommandations acceptées parmi celles qui lui sont présentées et énumère l'ensemble des accords ratifiés. Vient ensuite le tour des délégations qui expriment leurs avis sur les engagements ainsi pris. Enfin - et c'est là que ça devient véritablement intéressant – les ONGs entrent en scène. Le contraste est frappant: leur discours, volontairement plus virulent, met en lumière l'ensemble des violations passées sous silence jusqu'alors.

Mais évitons d’être mauvaise langue.

Il arrive en effet que des ONGs encouragent la volonté manifeste de certains Etats d'améliorer la protection des Droits de l'Homme. Cette volonté, première étape vers une protection effective, se traduit par la ratification d'un certain nombre de conventions. Les pessimistes n’y verront qu'un bout de papier, symbole de l'hypocrisie des Etats qui entendent bien ne pas s’y tenir. Pourtant, les accords internationaux, plus que des beaux mots, sont de véritables armes. Ils sont les outils de pression de la société civile, lui permettant de mettre un Etat devant le fait accompli. Le texte de loi est un instrument tangible et légitime.

Justice et Droit de l'Homme, le parallèle est évident.

Deux Side Events, dans l'après midi, ont eux tenté d'établir des parallèles nouveaux. Le premier a tenu à rappeler la controvese qu'avait suscité l'inscription à l'agenda des Nations Unies des problématiques climatiques, en 2008. Quel lien entre réchauffement climatique et Droits de l'Homme?

Le développement comme base de réalisation des Droits de l'Homme est aujourd'hui une vision largement partagée par la communauté internationale. Toutefois, les panelistes ont appelé à toujours plus de synergie entre ces différentes obligations qui incombent aux Etats. Une approche systémique, avec un seul but: améliorer les conditions de vie des peuples. La protection des Droits de l'Homme, la promotion du développement durable, la gestion de la dette et des échanges, tout doit tendre vers cet objectif.

Le deuxième Side Event, justement, avait pour objet l'étude des relations entre monde des affaires et Droits de l'Homme. Peu montrés du doigt, les hommes d'affaire sont souvent à l'origine d'exactions commises à l'encontre des travailleurs. Ce fut le cas notamment des multinationales Ford et Mercedes qui, sous le régime dictatorial Argentin, ont largement réprimé les travailleurs afin qu'ils n'aient plus l'occasion de se réunir et de fomenter un esprit de rebellion. L'impunité ne peut être acceptée.

L'ONG instigatrice du panel se bat afin que ces crimes contre l'humanité, bien que commis par des civils, soient jugés. Non par vengeance mais par envie de vérité. Alors seulement pourra s'accomplir le processus de reconstruction du pays. Mais le chemin est encore long, tant les obstacles restent nombreux : prix de la justice, lourde charge probatoire, divergences législatives entre pays… Ce fameux « mais », marque de fabrique de la défense des Droits de l’Homme.

STAY TUNNED

Julie

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